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ſels alkalis en fuſion, les autres minéraux les plus concentrés, aidés même de la chaleur du feu, n’attaquent point le diamant. Il échappe à leur action ; il ne ſe mêle à aucun verre dans la vitrification ; il ne ſouffre d’union avec aucun corps connu juſqu’ici ; & ces propriétés ſont également communes aux diamans de l’Inde & à ceux du Bréſil, aux diamans blancs & à ceux qui ſont noirs ou colorés, aux diamans parfaits & aux diamans de nature & qu’on ne peut travailler. Tel eſt le caractère particulier de cette ſubſtance, juſqu’ici unique dans la nature, qu’avec les apparences extérieures des autres pierres, elle ne leur reſſemble en rien, quant à la nature de ſa compoſition : qu’avec la dureté la plus grande, elle eſt la ſeule de ce genre qui ne réſiſte point & qui ſe diſſipe à un feu même aſſez léger. C’eſt ainſi que la nature ſe joue dans tous les règnes par une infinité d’anomalies ſurprenantes. Tantôt elle ſemble s’aſtreindre, dans la chaîne & l’échelle des êtres, à l’ordre des nuances inſenſibles ; & tantôt rompant toute série, elle fait un ſaut bruſque, laiſſe derrière elle un vuide immenſe, & poſe