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ſucre que ſes plaines bien arrosées. Ses montagnes ſont remplies de bêtes à corne qui lui fourniſſent une grande quantité de cuirs. Il fournit ſeul le bois du Bréſil.

L’arbre qui le donne n’eſt pas bien connu des botaniſtes. On croit cependant qu’il a quelque analogie avec le bréſillet des Antilles, avec le tara du Pérou. Ceux qui l’ont décrit aſſurent qu’il eſt élevé, très-branchu, & couvert d’une écorce brune, chargée d’épines. Ses feuilles ſont composées d’une côte commune, qui ſupporte quatre ou ſix côtes particulières, garnies de deux rangs de folioles vertes, luiſantes & ſemblables aux feuilles de bouis. Les feuilles, diſposées en épis, vers les extrémités des rameaux, ſont petites, & plus odorantes que celles du muguet : elles ont un calice à cinq diviſions, dix étamines & cinq pétales, dont quatre ſont jaunes, la cinquième eſt d’un beau rouge. Leur piſtil devient une gouſſe oblongue, aplatie, hériſſée de pointes & remplie de quelques ſemences rouges.

L’aubier de cet arbre eſt ſi épais, que le bois ſe trouve réduit à peu de choſe, lorſqu’on l’en a dépouillé. Ce bois eſt très-propre