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complices, liés à ſon ſort par les crimes dont ils ſe ſont ſouillés, ſont forcés d’appuyer des entrepriſes dont ils ont horreur. Ceux d’entre eux qui laiſſent percer leur chagrin, ſont immolés en ſecret, ou périſſent ſur un échafaud. Dans la confuſion où une révolution ſi peu attendue a plongé le Pérou, pluſieurs provinces reçoivent des loix du monſtre qui s’eſt fait proclamer gouverneur de la capitale ; & il va dans l’intérieur de l’empire achever de réduire ce qui réſiſte ou balance.

Une foule de brigands ſe joignent à lui dans ſa marche. Son armée ne reſpire que la vengeance ou le pillage. Tout plie devant elle. La guerre étoit finie, ſi les talens militaires du général euſſent égalé l’ardeur des troupes. Malheureuſement pour Almagro, il avoit perdu ſon guide, Jean d’Herrada. Son inexpérience le fait tomber dans les pièges qui lui ſont tendus par Pedro Alvarès, qui s’eſt mis à la tête du parti opposé. Il perd, à débrouiller des ruſes, le tems qu’il auroit du employer à combattre. Dans ces circonſtances, un événement que perſonne n’avoit pu prévoir, vient changer la face des affaires.