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aux Eſpagnols, qu’il n’étoit jamais arrivé qu’un homme de la famille des incas eût mérité d’être puni.

Les terres du royaume, ſuſceptibles de culture, étoient partagées en trois parts, celle du ſoleil, celle de l’inca, & celle des peuples. Les premières ſe cultivaient en commun, ainſi que les terres des orphelins, des veuves, des vieillards, des infirmes, & des ſoldats qui étoient à l’armée. Celles-ci ſe cultivoient immédiatement après celles du ſoleil, & avant celles de l’empereur. Des fêtes annonçoient ce travail ; on le commençoit & on le continuoit au ſon des inſtrumens, & en chantant des cantiques.

L’empereur ne levoit aucun tribut, & n’exigeoit de ſes ſujets que la culture de ſes terres, dont le produit déposé par-tout dans des magaſins publics, ſuffiſoit à toutes les dépenſes de l’empire.

Les terres conſacrées au ſoleil fourniſſoient à l’entretien des prêtres & des temples, à tout ce qui concernoit le culte religieux. Elles étoient en partie labourées par des princes de la famille royale, revêtus de leurs plus riches habits.