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alarmée de voir des nations étrangères dans ces parages, a obtenu aisément de la cour de Verſailles le ſacrifice de ſa foible colonie : mais les plus vives inſtances n’ont rien produit à celle de Londres qui n’avoit pas les mêmes motifs de ménagement & de complaiſance. Les eſprits ſe ſont aigris. Le port d’Egmont, nouvellement occupé, a été inopinément attaqué & pris ſans réſiſtance. On alloit encore voir les deux hémiſphères inondés de ſang, ſi l’agreſſeur ne ſe fut enfin déterminé à reſtituer un poſte dont il n’auroit pas du s’emparer dans un tems où l’on avoit ouvert des négociations pour l’éclairciſſement des droits réciproques. L’Angleterre s’eſt depuis engagée, par une convention verbale du 22 janvier 1771, à laiſſer tomber peu-à-peu ce foible, inutile & diſpendieux établiſſement. Il n’y reſtoit plus, en effet, que vingt-cinq hommes, lorſqu’on l’évacua, au mois de mai 1774, en y laiſſant une inſcription qui atteſtât aux ſiècles à venir que ces iſles avoient appartenu & n’avoient pas ceſſé d’appartenir à la Grande-Bretagne. En s’éloignant, ces navigateurs, occupés de la dignité de leur nation, inſultent à la puiſſançe rivale. C’eſt