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fins & des écarlates ; ceux de Madrid des chapeaux, des rubans, des tapisseries, de la porcelaine. La Catalogne entière est couverte de manufactures d’armes & de quincaillerie, de bas & de mouchoirs de soie, de toiles peintes de coton, de lainages communs, de galons & de dentelles. Des communications de la capitale avec les provinces commencent à s’ouvrir, & ces magnifiques voies sont plantées d’arbres utiles ou agréables. On creuse des canaux d’arrosement ou de navigation, dont le projet, conçu par des étrangers, avoit si long-tems révolté l’orgueil du ministère & celui des peuples. D’excellentes fabriques de papier ; des imprimeries de très-bon goût ; des sociétés consacrées aux beaux-arts, aux arts utiles & aux sciences, étoufferont tôt ou tard les préjugés & l’ignorance. Ces sages établissemens seront secondés par les jeunes gens que le ministère fait instruire dans les contrées dont les connoissances ont étendu la gloire ou les prospérités. Le vice des tributs, si difficile à corriger, a déjà subi des réformes très-avantageuses. Le revenu national, anciennement si borné, s’est élevé, dit-on, à 140 400 000 liv. Si le cadastre,