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ſoyez, ni charlatans, ni hypocrites, ni ſimoniaques ou marchands de choſes que vous donnez pour ſaintes. Tâchez de redevenir prêtres, c’eſt-à-dire les envoyés du Très-Haut, pour prêcher aux hommes les vertus, & pour leur en montrer des exemples. Et vous, pontife de Rome, ne vous appelez plus le ſerviteur des ſerviteurs de Dieu, ou ſoyez-le. Songez que le ſiècle de vos bulles, de vos indulgences, de vos pardons, de vos diſpenſes eſt paſſé. C’eſt inutilement que vous voudriez vendre le Saint-Eſprit, ſi l’on ne veut plus l’acheter. Votre revenu ſpirituel va toujours en diminuant ; il faut qu’un peu plutôt, un peu plus tard il ſe réduiſe à rien. Quels que ſoient les ſubſides, les nations qui les paient, tendent naturellement à s’en délivrer. Le prétexte le plus léger leur ſuffit. Puiſque de pêcheur, vous vous êtes fait prince temporel, devenez comme tous les bons ſouverains le promoteur de l’agriculture, des arts, des manufactures, du commerce, de la population. Alors, vous n’aurez plus beſoin d’un trafic qui ſcandaliſe. Vous reſtituerez aux travaux de l’homme les jours précieux que vous leur dérobez, & vous