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Le tems n’eſt peut-être pas éloigné où il faudra que le miniſtère Eſpagnol ſe contente des deux réaux ou 1 l. 7 s. qu’il perçoit par marc pour la marque ou pour la fabrication.

Ce qui pourroit donner un grand poids à ces conjectures, c’eſt qu’il n’y a plus guère que des hommes dont les affaires ſont douteuſes ou délabrées qui entrent dans la carrière des mines. S’il arrive quelquefois qu’une avidité ſans bornes y pouſſe un riche négociant, c’eſt toujours ſous le voile d’un myſtère impénétrable. Ce hardi ſpéculateur peut bien conſentir à expoſer ſa fortune, mais jamais ſon nom. Il n’ignore pas que ſi ſes engagemens étoient connus, ſa réputation & ſon crédit ſeroient perdus ſans reſſource. Ce n’eſt que lorſque le ſuccès le plus éclatant a couronné ſa témérité, qu’il oſe avouer les riſques qu’il avoit courus.

XXVIII. Impôts établis dans l’Amérique Eſpagnole.

Lorſque le gouvernement ſera forcé de renoncer à ce qu’il perçoit encore de droits ſur les métaux, il lui reſtera de grandes reſſources pour ſes dépenſes de ſouveraineté. La principale auroit dû être la dixme que Ferdinand s’étoit fait céder par la cour de Rome : mais Charles-Quint, par des motifs