Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v4.djvu/362

Cette page n’a pas encore été corrigée

gouvernement s’appropria le tiers du revenu des commanderies. Peu après, il le prit entier dans la première année, & ne tarda pas à défendre à ſes délégués de remplir celles qui deviendroient vacantes. Elles furent enfin toutes ſupprimées, en 1720, à l’exception de celles qu’on avoit données à perpétuité à Cortès & à quelques hôpitaux ou communautés religieuſes. À cette époque ſi remarquable dans les annales du Nouveau-Monde, les Indiens ne furent plus dépendans que de la couronne.

Cette adminiſtration fut-elle la meilleure qu’il fût poſſible d’adopter pour l’intérêt de l’Eſpagne & le bonheur de l’autre hémiſphère ? Qui le ſait ? Dans la ſolution d’un problême où ſe compliquent les droits de la juſtice ; le ſentiment de l’humanité ; les vues particulières des miniſtres ; l’empire de la circonſtance ; l’ambition des grands ; la rapacité des favoris ; les ſpéculations des hommes à projets ; l’autorité du ſacerdoce ; l’impulſion des mœurs & des préjugés ; le caractère des ſujets éloignés ; la nature du climat, du ſol & des travaux ; la diſtance des lieux ; la lenteur & le mépris des ordres ſouverains ; la tyrannie