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Salta ; & par des routes de ſix cens, de ſept cens, de neuf cens lieues, ils ſont conduits en troupeaux de quinze cens ou de deux mille dans le Pérou, où on les vend près d’Oruro, de Cuſco, de Guanca-Velica, depuis ſoixante-dix juſqu’à cent livres, ſuivant le plus ou le moins d’éloignement.

Le Tucuman livre d’ailleurs au Potoſi ſeize ou dix-huit mille bœufs & quatre ou cinq mille chevaux, nés & élevés ſur ſon propre territoire. Ce ſol fourniroit vingt fois davantage des uns & des autres, s’il étoit poſſible de leur trouver quelque débouché.

Une connoiſſance qui ſera peut-être moins indifférente pour nos négocians, c’eſt la route que prennent les cargaiſons qu’ils envoient dans cette partie de l’autre hémiſphère.

Il y a rarement quelque communication entre les bourgades ſemées de loin en loin ſur cette région. Outre qu’on ne l’entretiendroit pas ſans de grandes fatigues, ſans de grands dangers, elle ſeroit de peu d’utilité à des hommes qui n’ont rien ou preſque rien à s’offrir, rien ou preſque rien à ſe demander. Buenos-Aires ſeule avoit un grand intérêt à trouver des débouchés pour les marchandiſes