Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v4.djvu/294

Cette page n’a pas encore été corrigée

de la Plata, parce que dans les dépouilles d’un petit nombre d’Indiens, mis inhumainement à mort, ſe trouvèrent quelques parures d’or ou d’argent ; & haut une eſpèce de fort à Rio-Tercero qui ſort des montagnes du Tucuman. La réſiſtance qu’oppoſoient les naturels du pays lui fit juger que, pour s’établir ſolidement, il falloit d’autres moyens que ceux qu’il avoit ; &, en 1530, il prit la route de l’Eſpagne pour les aller ſolliciter. Ceux de ſes compagnons qu’il avoit laiſſés dans la colonie furent maſſacrés la plupart ; & le peu qui avoit échappé à des flèches ennemies, ne tarda pas à le ſuivre.

Des forces plus conſidérables, conduites par Mendoza, parurent ſur le fleuve en 1535 & jetèrent les fondemens de Buenos-Aires. Bientôt on s’y vit réduit à mourir de faim, dans des paliſſades, ou à ſe vouer à une mort certaine, ſi l’on haſardoit d’en ſortir pour ſe procurer quelques ſubſiſtances. Le retour en Europe paroiſſoit la ſeule voie pour ſortir d’une ſituation ſi déſeſpérée : mais les Eſpagnols s’étoient perſuadés que l’intérieur des terres regorgeoit de mines ; & ce préjugé ſoutint leur confiance. Ils abandonnèrent un