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de ſe courber pour y paſſer ; & il y a des endroits où il fait ſi chaud qu’il n’eſt pas poſſible de s’arrêter, ſans ſe trouver dans une ſueur très-abondante. C’eſt dans ces ſouterreins qu’eſt le mercure dans une eſpèce d’argile ou dans des pierres. Quelquefois même, on voit couler cette ſubſtance en forme de pluies & ſuinter ſi copieuſement au travers des rochers qui forment les voûtes de ces ſouterreins, qu’un homme ſeul en a ſouvent recueilli juſqu’à trente-ſix livres en un jour.

Il y a quelques hommes paſſionnés pour le merveilleux qui préfèrent ce mercure à l’autre. C’eſt un préjugé. L’expérience prouve que le meilleur mercure qu’on puiſſe employer, & dans la pharmacie, & dans la métallurgie, c’eſt celui qui a été tiré du cinnabre. Pour séparer la combinaiſon que la nature a faite du ſoufre & du mercure, deux matières volatiles, il faut avoir néceſſairement recours à l’action du feu & y joindre un intermède. C’eſt ou de la limaille de fer, ou du cuivre, ou du régule d’antimoine, ou de la chaux, ou du ſel alkali fixe. La Hongrie, l’Eſclavonie, la Bohême, la Carinthie, le