Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v4.djvu/226

Cette page n’a pas encore été corrigée

Toutes les mines du Pérou étoient originairement exploitées par le moyen du feu. Dans la plupart, on lui ſubſtitua en 1571 le mercure.

Ce puiſſant agent ſe trouve en deux états différens dans le ſein de la terre. S’il y eſt tout pur & ſous la forme fluide qui lui eſt propre, on le nomme mercure vierge, parce qu’il n’a point éprouvé l’action du feu pour être tiré de la mine. S’il y eſt combiné avec le ſoufre, il forme une ſubſtance d’un rouge plus ou moins vif, qu’on nomme cinnabre.

Juſqu’à la mine de mercure vierge, découverte dans les derniers tems à Montpellier ſous les édifices de la ville même, & que pour cette raiſon on n’exploitera vraiſemblablement jamais, il n’y en avoit pas d’autres bien connues en Europe que celles d’Ydria dans la Carniole. Elles ſont dans une vallée, au pied des hautes montagnes appellées par les Romains, Alpes juliœ. Le haſard les fit découvrir en 1497. Leur profondeur eſt d’environ neuf cens pieds. On y deſcend par des puits, comme dans les autres mines. Il y a ſous terre une infinité de galeries dont quelques-unes ſont ſi baſſes, que l’on eſt obligé de