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de deux eſpèces. Celle que dans la contrée on nomme barra ſe coupe comme le roc, & prend la route de Lima où elle eſt travaillée. Elle donne le plus ſouvent une, deux, trois, quatre & juſqu’à cinq parties d’argent pour une de pierre. L’autre eſt purifiée par le moyen du feu dans le pays même. Si cinq de ſes quintaux ne produiſent pas un marc d’argent, elle eſt jetée dans les décombres. Ce mépris vient de l’exceſſive cherté des vivres, de l’obligation de tirer l’eau potable de quatorze lieues, de la néceſſité d’aller moudre le minerai à une diſtance très-conſidérable.

À trente lieues Nord-Eſt d’Arequipa, eſt Caylloma. Ses mines furent découvertes très-anciennement ; on ne ceſſa jamais de les exploiter, & leur abondance eſt toujours la même.

Celles du Potoſi furent trouvées en 1545. Un Indien, nommé Hualpa, qui pourſuivoit des chevreuils ſaiſit, dit-on, pour eſcalader des rocs eſcarpés, un arbriſſeau dont les racines ſe détachèrent & laiſſèrent apercevoir un lingot d’argent. Ce Péruvien s’en ſervit pour ſes uſages, & ne manqua pas de retourner à ſon tréſor toutes les fois que ſes