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pouvoient avoir une communication. Pour la découvrir, il rangea, en 1502, les côtes le plus près qu’il étoit poſſible. Il touchoit à tous les lieux qui étoient acceſſibles ; & contre la pratique des autres navigateurs, qui ſe conduiſoient dans les terres qu’ils viſitoient comme n’y devant jamais revenir, il traitoit les peuples avec des égards qui lui concilioient leur affection. Le golfe de Darien l’occupa plus particulièrement. Il prenoit les rivières qui s’y jettent pour le grand canal qu’il cherchoit à travers des périls ſi éminens, avec de ſi exceſſives fatigues. Déchu de ſes eſpérances, il voulut laiſſer une petite colonie, ſur la rivière de Belem, dans le pays de Veragua. L’avidité, l’orgueil, la barbarie de ſes compagnons lui ravirent la ſatiſfaction de former le premier établiſſement Européen dans le continent du nouvel hémiſphère.

Quelques années s’écoulèrent encore ſans que les Eſpagnols ſe fixâſſent ſur aucune plage. Comme ces aventuriers ne recevoient du gouvernement que la permiſſion de faire des découvertes, il ne leur tomboit pas dans l’eſprit de s’occuper de culture ou de commerce. La perſpective des fortunes éloignées