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Hors une ſeule, la nature n’a point formé des mines d’or & d’argent dans ce qu’on appelle les vallées du Pérou. Les groſſes maſſes de ces précieux métaux qui s’y rencontrent quelquefois, y ont été tranſportées par des embrâſemens ſouterreins, des volcans, des tremblemens de terre ; par les révolutions que l’Amérique a eſſuyées, eſſuie encore tous les jours. Ces maſſes détachées s’offrent auſſi de tems en tems ailleurs. Vers l’an 1730, on trouva, non-loin de la ville de la Paz, un morceau d’or qui peſoit quatre-vingt-dix marcs. C’étoit un composé de ſix différentes eſpèces de ce précieux métal, depuis dix-huit juſqu’à vingt-trois karats & demi. On ne voit que peu de mines & de bas-aloi dans les monticules voiſins de la mer. C’eſt ſeulement dans les lieux très-froids & très-élevés qu’elles ſont riches & multipliées.

Sans avoir des monnoies, les Péruviens connoiſſoient l’emploi de l’or & de l’argent qu’ils réduiſoient en bijoux, ou même en vaſes. Les torrens & les rivières leur fourniſſoient le premier de ces métaux : mais pour ſe procurer le ſecond, il falloit plus de travail & plus d’induſtrie. Le plus ſouvent on ouvroit