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diverſes ; leurs bancs toujours perpendiculaires & plus épais. Leurs racines deſcendent à une profondeur dont le terme eſt encore ignoré. Les mines qu’elles renferment ſont à filons. Les poſt-diluviennes ſont à couches. Les couches différentes en ſont formées de différentes ſubſtances. La dernière, ou celle de la baſe, eſt toujours de charbon de terre. La première, ou celle du ſommet, fournit toujours des fontaines ſalantes. Elles ne manquent jamais d’aboutir aux montagnes à filon. Demandez-leur du cuivre, du plomb, du mercure, du fer, de l’argent même, mais en feuille & capillacé ; elles vous en fourniront. Mais elles tromperoient votre avidité, ſi vous vous promettiez d’y trouver de l’or. Elles ſont l’ouvrage d’un déluge.

Les modernes, produites par le feu, par l’eau, par une infinité d’accidens divers & récens, ne montrent dans leur intérieur que des couches brisées, un mélange confus de toutes ſortes de ſubſtance, tous les caractères du bouleverſement & du déſordre.

C’eſt en vain que la nature avoit recelé les métaux précieux dans ces maſſes les plus dures & les plus compactes. Notre cupidité