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de ce lieu renommé. En voulant multiplier les récoltes, on détruiſit les arbres anciens, & on ne laiſſa pas aux nouveaux le tems de prendre toute leur croiſſance ; de ſorte que les plus forts ont maintenant à peine trois toiſes de hauteur. Cette diſette fit multiplier les recherches. Enfin on retrouva le même arbre à Riobamba, à Cuenca, dans le voiſinage de Loxa, & plus récemment à Bogota dans le nouveau royaume.

Le quinquina fut connu à Rome en 1639. Les Jéſuites qui l’y avoient porté, le diſtribuèrent gratuitement aux pauvres & le vendirent très-cher aux riches. L’année ſuivante, Jean de Vega, médecin d’une vice-reine du Pérou, l’établit en Eſpagne à cent écus la livre. Ce remède eut bientôt une grande réputation qui ſe ſoutint juſqu’à ce que les habitans de Loxa, ne pouvant fournir aux demandes qu’on leur faiſoit, s’avisèrent de mêler d’autres écorces à celle qui étoit ſi recherchée. Cette infidélité diminua la confiance qu’on avoit au quinquina. Les meſures que prit la cour de Madrid pour remédier à un déſordre ſi dangereux, n’eurent pas un ſuccès complet. Les nouvelles découvertes