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La communication entre une province & une autre province, entre une ville & une autre ville, entre une bourgade même & une autre bourgade, étoit difficile ou impraticable. Tout voyageur étoit plus ou moins exposé à être pillé, à être maſſacré par les Indiens indépendans. Ces ennemis, autrefois implacables, cèdent peu-à-peu aux invitations des miſſionnaires qui ont le courage de les aller chercher, & aux témoignages de bienveillance qui ont enfin remplacé les férocités ſi généralement pratiquées dans le Nouveau-Monde. Si cet eſprit de douceur ſe perpétue, les ſauvages de cette contrée pourront être un jour tous civilisés & tous sédentaires.

Malgré la bonté connue d’une grande partie du territoire, pluſieurs des provinces qui forment le nouveau royaume tiroient leur ſubſiſtance de l’Europe ou de l’Amérique Septentrionale. On s’eſt vu enfin en état de proſcrire les farines étrangères dans toute l’étendue de la vice-royauté, d’en fournir même à Cuba. Lorſque les moyens ne manqueront plus, les cultures particulières au Nouveau-Monde ſeront établies ſur les côtes : mais la difficulté, la cherté des tranſports ne