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ne devoient pas ce briſer, ei elles étoient fines. Cette perte devenoit plus ſenſible, par l’impoſſibilité de découvrir la mine d’où les incas les avoient tirées. La Nouvelle-Grenade ne tarda pas à remplir le vuide. Cette région nous envoie maintenant moins de ces pierreries, ſoit qu’elles ſoient devenues plus rares, ſoit que la mode en ait diminué dans nos climats. Mais l’or qui en vient eſt plus abondant ; & ce ſont les provinces du Popayan & du Choco qui le fourniſſent. On l’obtient ſans de grands dangers & ſans des dépenſes conſidérables.

Ce précieux métal, qu’ailleurs il faut arracher aux entrailles des rochers, des montagnes ou des abîmes, ſe trouve preſque à la ſuperficie de la terre. Il eſt mêlé avec elle, mais des lavages plus ou moins ſouvent répétés l’en séparent aſſez aisément. Les noirs, qui ne ſont jamais employés dans les mines qui ont de la profondeur, parce que l’expérience a démontré que les fraîcheurs les y faiſoient périr très-rapidement, les noirs ſont chargés ſeuls de ces travaux pénibles. L’uſage eſt que ces eſclaves rendent à leurs maîtres une quantité d’or déterminée. Ce qu’ils en