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déſirs, & ajouter à l’idée du plaiſir phyſique celle d’un ſentiment plus noble.

Les relations des deux ſexes ſe perfectionnent encore auſſi-tôt que les terres commencent à être cultivées. La propriété qui n’exiſtoit pas chez les peuples ſauvages, qui étoit peu de choſe chez les peuples paſteurs, commence à devenir importante chez les peuples agricoles. L’inégalité qui ne tarde pas à s’introduire dans les fortunes, en doit occaſionner dans la conſidération. Alors, les nœuds du mariage ne ſe forment plus au haſard ; l’on veut qu’ils ſoient aſſortis. Pour être accepté, il faut plaire ; & cette néceſſité attire des égards aux femmes, & leur donne quelque dignité.

Elles reçoivent une nouvelle importance de la création des arts & du commerce. Alors les affaires ſe multiplient, les rapports ſe compliquent. Les hommes, que des relations plus étendues éloignent ſouvent de leur atelier ou de leurs foyers, ſe trouvent dans la néceſſité d’aſſocier à leurs talens la vigilance des femmes. Comme l’habitude de la galanterie, du luxe, de la diſſipation, ne les a pas encore dégoûtées des occupations