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qui n’étoient pas contens de ce qui étoit réglé, eurent la liberté d’envoyer dans l’ancien, pour leur propre compte, la ſixième partie de leurs récoltes & d’en retirer le produit en marchandiſes, mais toujours ſur les navires de la compagnie.

Par ces arrangemens, le cultivateur fut mieux récompensé de ſes ſueurs qu’il ne l’avoit été au tems du commerce interlope. Ce nouvel ordre de choſes ne fut réellement funeſte qu’à un petit nombre d’hommes intriguans, actifs & hardis qui réuniſſoient à vil prix dans leurs mains les productions du pays pour les livrer à un prix beaucoup plus conſidérable à des navigateurs étrangers du même caractère qu’eux.

Le nouveau royaume de Grenade, le Mexique, quelques iſles d’Amérique & les Canaries étoient dans l’uſage de tirer de Venezuela une partie du cacao que leurs habitans conſommoient. Ces colonies continuèrent à jouir de leur droit ſans gêne.

Elles l’exercèrent même plus utilement, parce que la production qu’elles cherchoient à ſe procurer devint plus abondante & fut obtenue à meilleur marché.