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la terre de cet odieux fardeau. Les Eſpagnols ſe remirent en poſſeſſion d’un ſol dont les Velſers ne vouloient plus ; & leur conduite ne fut guère différente de celle qui venoit de cauſer tant d’horreur. Leur commandant Carvajal paya, il eſt vrai, de ſa tête ſes atrocités : mais ce châtiment ne rappela pas du tombeau les victimes qu’on y avoit plongées. De leurs cendres ſortirent avec le tems quelques productions dont le cacao fut la plus importante.

XIII. Le cacao a toujours fixé les yeux de l’Eſpagne ſur Venezuela.

Le cacaoyer eſt un arbre de grandeur moyenne, qui pouſſe ordinairement de ſa racine cinq ou ſix troncs. Son bois eſt blanc, caſſant & léger ; ſa racine rouſſâtre & un peu raboteuſe. À meſure qu’il croît, il jette des branches inclinées, qui ne s’étendent pas au loin. Ses feuilles ſont alternes, ovales, terminées en pointe. Les plus grandes ont huit à neuf pouces de longueur ſur trois de largeur. Elles ſont toutes portées ſur des pédicules courts, aplatis & accompagnés à leur baſe de deux membranes ou ſtipules. Les fleurs naiſſent par petits paquets le long des ſages & des branches. Leur calice eſt verdâtre à cinq diviſions profondes. Les cinq pétales