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XII. Premiers événemens dont le pays de Venezuela fut le théâtre.

Alphonfe Oſeda reconnut le premier, en 1499, le pays appelle Venezuela ou petite Veniſe, nom qu’il reçut, parce qu’on y vit quelques huttes établies ſur des pieux pour les élever au-deſſus des eaux ſtagnantes qui couvraient la plaine. Ni cet aventurier, ni ceux qui le ſuivirent ne ſongeoient à y former des établiſſemens. Leur ambition étoit de faire des eſclaves pour les tranſporter aux iſles que leur férocité avoit dépeuplées. Ce ne fut qu’en 1527 que Jean d’Ampuez fixa ſur cette côte une colonie, & qu’il promit à ſa cour une contrée abondante en métaux. Cette aſſurance donna lieu, l’année ſuivante, à un arrangement aſſez ſingulier pour être remarqué.

Charles-Quint, qui avoit réuni un ſi grand nombre de couronnes ſur ſa tête & concentré dans ſes mains tant de puiſſance, ſe trouvoit engagé par ſon ambition ou par la jalouſie de ſes voiſins dans des querelles interminables dont la dépenſe excédoit ſes facultés. Dans ſes beſoins, il avoit emprunté des ſommes conſidérables aux Velfers d’Auſbourg, alors les plus riches négocians de l’Europe. Ce prince leur offrit en paiement la province de