Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v2.djvu/89

Cette page n’a pas encore été corrigée

de cette précieuſe fève. Ces reſtes méprisés, lui forment une boiſſon aſſez claire, qui a le goût du café, ſans en avoir ni l’amertume, ni la force. On trouve à vil prix ces objets à Bételfalgui, qui eſt le marché général. C’eſt-là auſſi que s’achète tout le café qui doit ſortir du pays par terre. Le reſte eſt porté à Moka, qui en eſt éloigné de trente-cinq lieues, ou dans les ports plus voiſins de Lohia ou d’Hodeida, d’où il eſt conduit ſur de légers bâtimens à Gedda. Les Égyptiens le vont prendre dans la dernière de ces places, & tous les autres peuples dans la première.

L’exportation du café peut être de douze à treize millions peſant. Les Européens en achètent un million & demi ; les Perſans, trois millions & demi ; la flotte de Suez, ſix millions & demi ; l’Indoſtan, les Maldives, & les colonies Arabes de la côte d’Afrique, cinquante milliers ; les caravanes de terre, un million.

Comme les cafés enlevés par les caravanes & par les Européens, ſont les mieux choiſis, ils coûtent ſeize à dix-ſept ſols la livre. Les Perſans, qui ſe contentent des cafés infé-