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Histoire philosophique

riſſent des chevaux qui ſont les meilleurs que l’on connoiſſe. De tous les pays du monde, on cherche à ſe procurer de ces chevaux, pour embellir & réparer les races de cette eſpèce animale, qui, dans aucun lieu de la terre, n’a ni la viteſſe, ni la beauté, ni l’intelligence des chevaux Arabes. Les maîtres vivent avec eux comme avec des domeſtiques, ſur le ſervice, ſur rattachement deſquels il peuvent compter ; & il leur arrive ce qui eſt commun à tous les peuples nomades, ſur-tout à ceux qui traitent les animaux avec bonté : c’eſt que les animaux & les hommes prennent quelque choſe de l’eſprit & des mœurs les uns des autres. Ces Arabes ont de la ſimplicité, de la douceur, de la docilité ; & les religions différentes qui ont régné dans ces contrées, les gouvernemens dont ils ont été les ſujets ou les tributaires, ont altéré bien peu le caractère qu’ils avoient reçu du climat ou des habitudes.

Les Arabes fixés ſur l’Océan Indien & ſur la mer Rouge ; ceux qui habitent ce qu’on appelle l’Arabie heureuſe, étoient autrefois un peuple doux, amoureux de la liberté, content de ſon indépendance, ſans ſonger à