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Aſie. De bonne heure ils eurent des idées ſublimes de la divinité. Ils rendoient un culte aux aſtres, comme à des corps animés par des eſprits céleſtes. Leur religion n’étoit ni atroce, ni abſurde : & quoique ſuſceptibles de ces enthouſiaſmes ſubits, qui ſont ſi communs chez les peuples Méridionaux ; le fanatiſme ne les infecta pas juſqu’au tems de Mahomet. Les Arabes du déſert avoient un culte moins éclairé. Pluſieurs adorèrent le ſoleil, & quelques-uns lui immolèrent des hommes. Il y a une vérité qui ſe prouve par l’étude de l’hiſtoire, & par l’inſpection du globe de la terre. Les religions ont toujours été cruelles dans les pays arides, ſujets aux inondations, aux volcans ; & elles ont toujours été douces dans les pays que la nature a bien traités. Toutes portent l’empreinte du climat où elles ſont nées.

Lorſque Mahomet eut établi une nouvelle religion dans ſa patrie, il ne lui fut pas difficile de donner du zèle à ſes ſectateurs ; & ce zèle en fit des conquérans. Ils portèrent leur domination, des mers de l’Occident à celles de la Chine, & des Canaries aux Iſles Moluques. Ils y portèrent auſſi les arts utiles