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ſerte, & l’Arabie heureuſe : noms analogues au ſol de chacune de ces contrées.

L’Arabie pétrée eſt la plus occidentale & la moins étendue des trois Arabies. Elle eſt généralement inculte, & preſque par-tout couverte de rochers. On ne voit dans l’Arabie déſerte que des plaines arides ; des monceaux de ſable, que le vent élève & qu’il diſſipe ; des montagnes eſcarpées, que la verdure ne couvre jamais. Les ſources d’eau y ſont ſi rares, qu’on ſe les eſt toujours diſputées les armes à la main. L’Arabie heureuſe doit moins ce titre impoſant à ſa fertilité, qu’au voiſinage des régions ſtériles qui l’environnent. Ces diverſes contrées jouiſſent d’un ciel conſtamment pur, conſtamment ſerein.

Tous les monumens atteſtent que ce pays étoit peuplé dans la plus haute antiquité. Ses premiers habitans lui vinrent vraiſemblablement de la Syrie & de la Chaldée. On ignore à quelle époque ils commencèrent à être policés ; & s’ils acquirent eux-mêmes des lumières, ou s’ils les reçurent des Indes. Il paroit que le Sabéiſme fut leur religion, avant même qu’ils connuſſent la haute