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colonies des jeunes hommes ſains & vigoureux, de jeunes filles laborieuſes & ſages, ſeroit de tous vos bâtimens le plus richement chargé. Ce ſeroit le germe d’une paix éternelle entre vous & les indigènes.

Ne multipliez pas ſeulement les productions, multipliez les agriculteurs, les conſommateurs, & avec eux toutes les ſortes d’induſtrie, toutes les branches de commerce. Il vous reſtera beaucoup à faire, tant que vos colons ne vous croiſeront pas ſur les mers ; tant qu’ils ne ſeront pas auſſi communs ſur vos rivages, que vos commerçans ſur les leurs.

Puniſſez les délits des vôtres plus ſévérement encore que les délits des indigènes.

C’eſt ainſi que vous inſpirerez à ceux-ci le reſpect de l’autorité des loix.

Que tout agent, je ne dis pas convaincu, mais ſoupçonné de la plus légère vexation, ſoit rappelé ſur le champ. Puniſſez ſur les lieux la vénalité prouvée, afin que les uns ne ſoient pas tentés d’offrir ce qu’il ſeroit infâme aux autres de recevoir.

Tout eſt perdu, tant que vos agens ne ſeront que des protégés ou des hommes mal