Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v2.djvu/563

Cette page n’a pas encore été corrigée

Décan ne ſe conſole pas de voir tout ſon commerce dans la dépendance d’une nation étrangère. Le nabab d’Arcate n’eſt occupé qu’à diſſiper les défiances de ſes tyrans. Les Marattes s’indignent de trouver par-tout des obſtacles à leurs rapines. Toutes les puiſſances de ces contrées ou portent des fers, ou ſe croient à la veille d’en recevoir. L’Angleterre voudroit-elle que les François devinſſent le centre de tant de haines, ſe miſſent à la tête d’une ligue univerſelle ? Ne peut-on pas prédire, au contraire, qu’une exacte neutralité pour l’Inde ſeroit le parti qui lui conviendroit le mieux, & qu’elle embraſſeroit avec le plus de joie.

Mais ce ſyſtême conviendroit-il également à ſes rivaux ? on ne le ſauroit croire. Les François ſont inſtruits, que des moyens de guerre préparés à l’iſle de France, pourroient être employés très-utilement ; que les conquêtes de l’Angleterre ſont trop étendues pour n’être pas exposées, & que depuis que les officiers qui avoient de l’expérience ſont rentrés dans leur patrie, les poſſeſſions Britanniques dans l’Idoſtan ne ſont défendues que par des jeunes gens, plus occupés de