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fenſe de la colonie. L’état ne fera jamais la dépenſe d’une eſcadre toujours en ſtation dans ces parages. Il eſt poſſible que l’iſle ſoit aſſaillie durant ſon abſence. La tempête ou les maladies peuvent la ruiner. Forte ou foible, elle eſt expoſée à être battue. Fût-elle victorieuſe, on pourroit avoir mis durant le combat, des troupes à terre. Elles marcheroient au port, s’en empareroient ainſi que des vaiſſeaux vainqueurs qui s’y ſeroient réfugiés pour ſe radouber. Par cette combinaiſon, qui eſt très-ſimple, un établiſſement précieux tomberoit, ſans coup férir, au pouvoir d’un ennemi hardi & intelligent. De ces inquiétudes bien fondées, dérive la néceſſité des fortifications.

Quelques ingénieurs avoient pensé que des batteries judicieuſement placées ſur les côtes, ſeroient ſuiffiſantes pour empêcher l’aſſaillant d’aborder. Mais depuis qu’il a été conſtaté que l’iſle étoit acceſſible pour des bateaux dans la plus grande partie de la circonférence, que même en beaucoup d’endroits la deſcente pouvoit être exécutée de vive force ſous la protection des vaiſſeaux de guerre, ce ſyſtême a été proſcrit. On a