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Quelques-unes de ces précieuſes plantes furent envoyées aux iſles de Seychelles, de Bourbon & de Cayenne. Le plus grand nombre reſta à l’iſle de France. Celles qu’on y diſtribua aux particuliers périrent. Les ſoins des plus habiles botaniſtes, les attentions les plus ſuivies, les dépenſes les plus conſidérables ne purent même ſauver dans le jardin du roi, que cinquante-huit muſcadiers, & trente-huit girofliers. Au mois d’octobre 1775, deux de ces derniers arbres portèrent des fleurs, qui ſe convertirent en fruits l’année ſuivante. Ceux que nous avons ſous les yeux ſont petits, ſecs & maigres. Si une longue naturaliſation ne les améliore pas, les Hollandois n’auront eu qu’une fauſſe alarme, & ils reſteront incommutablement les maîtres du commerce des épiceries.

La ſaine politique a preſcrit une autre deſtination à l’iſle de France. C’eſt la quantité de bled qu’il y faut augmenter ; c’eſt la récolte du riz qu’il conviendroit d’y accroître par une meilleure diſtribution des eaux ; ce ſont les troupeaux dont il eſt important d’y multiplier le nombre, d’y perfectionner l’eſpèce.