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Histoire philosophique

Les uns vouloient que ce fût un entrepôt où viendroient aboutir toutes les marchandiſes qu’on tireroit de l’Aſie. Elles devoient y être portées ſur des bâtimens du pays, & versées enſuite dans des vaiſſeaux François. On trouvoit dans cet arrangement une économie manifeſte, puiſque la ſolde & la nourriture des navigateurs Indiens ne coûtent que peu ; on y trouvoit la conſervation des équipages Européens, quelquefois détruits par la ſeule longueur des voyages, plus ſouvent par l’intempérie du climat, ſur-tout dans l’Arabie & dans le Bengale. Ce ſyſtême n’eut aucune ſuite. On craignit que la compagnie ne tombât dans le mépris, ſi elle ne montroit, dans ces parages éloignés, des forces navales propres à lui attirer de la conſidération.

Une nouvelle combinaiſon occupa les eſprits. On conjectura qu’il pourroit être utile d’ouvrir aux habitans de l’iſle de France le commerce des Indes, qui leur avoit été d’abord interdit. Les défenſeurs de cette opinion ſoutenoient qu’une pareille liberté ſeroit une ſource féconde de richeſſe pour la colonie, & par conséquent pour la métro-