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l’iſle de France, qui n’en eſt éloignée que de trente-cinq lieues.

XXXII. État actuel de l’iſle de France. Importance de cet établiſſement. Ce qu’on y a fait & ce qui reſte à faire.

Cette autre poſſeſſion a, ſuivant les obſervations de l’Abbé de la Caille, trente-un mille huit cens quatre-vingt-dix toiſes dans ſon plus grand diamètre ; vingt-deux mille cent vingt-quatre dans la plus grande largeur, & quatre cens trente-deux mille ſix cens quatre-vingts arpens de ſuperficie. On y voit un grand nombre de montagnes, mais dont aucune n’a plus de quatre cens vingt-quatre toiſes d’élévation. Les campagnes ſont arrosées par une ſoixantaine de ruiſſeaux, la plupart trop encaiſſés, & dont pluſieurs n’ont de l’eau que dans la ſaiſon des pluies. Quoique le ſol ſoit par-tout couvert de pierres plus ou moins groſſes, qu’il ſe refuſe au ſoc, & qu’il faille le travailler avec la houe, il ne laiſſe pas d’être propre à beaucoup de choſes. Moins profond & moins fertile que celui de Bourbon, il eſt plus généralement ſuſceptible de culture.

Cette iſle occupa long-tems l’imagination de ſes poſſeſſeurs beaucoup plus que leur induſtrie. Ils s’épuiſérent en conjectures ſur l’uſage qu’on en pourroit faire.