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Histoire philosophique

large, n’eſt qu’un ſable ſtérile ſur le bord de la mer : mais dans ſa plus grande partie, il eſt propre à la culture du riz, des légumes, & d’une racine nommée chayaver, qui ſert aux couleurs. Deux foibles rivières qui traverſent le pays, inutiles à la navigation, ont des eaux excellentes pour les teintures, pour le bleu ſingulièrement. À trois milles de la place, s’élève, cent toiſes au-deſſus de la mer, un côteau, qui ſert de guide aux navigateurs à ſept ou huit lieues de diſtance, avantage ineſtimable ſur une côte généralement trop baſſe. À l’extrémité de cette hauteur, eſt un vaſte étang creuſé depuis pluſieurs ſiècles, & qui après avoir rafraîchi & fertilisé un grand territoire, vient arroſer les environs de Pondichery. Enfin, la colonie eſt favorablement ſituée, pour recevoir les vivres & les marchandiſes du Carnate, du Mayſſor, & du Tanjaour.

Tels font les puiſſans motifs qui déterminèrent la France à la réédification de Pondichery. Auſſi-tôt que ſes agens parurent le 11 d’avril 1765, on vit accourir les infortunés Indiens, que la guerre, la dévaſtation & la politique, avoient diſperfés. Au com-