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même avec plus de franchiſe & de confiance qu’ils n’en avoient éprouvés autrefois. Les affaires y furent fort vives, & les bénéfices très-conſidérables. Il ne manquoit à leur fortune, que de pénétrer au Japon : ils le tentèrent. Mais les Japonois, inſtruits par les Hollandois que le roi d’Angleterre avoit épousé une fille du roi de Portugal, ne voulurent pas recevoir les Anglois dans leurs ports.

Malgré cette contrariété, les proſpérités de la compagnie furent très-brillantes. L’eſpoir de donner encore plus d’étendue & de ſolidité à ſes affaires, la flattoit agréablement, lorſqu’elle ſe vit arrêtée dans ſa carrière par une rivalité que ſes propres ſuccès avoient fait naître.

VIII. Malheurs & fautes des anglois aux Indes.

Des négocians, échauffés par la connoiſſance des gains qu’on faiſoit dans l’Inde, réſolurent d’y naviguer. Charles II, qui n’étoit ſur le trône qu’un particulier voluptueux & diſſipateur, leur en vendit la permiſſion ; tandis que d’un autre côté, il tiroit des ſommes conſidérables de la compagnie, pour l’autoriſer à pourſuivre ceux qui entreprenoient ſur ſon privilège. Une concurrence de cette