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Histoire philosophique

actuelle de la compagnie des Indes, & de l’état légal du commerce qu’elle exerçoit. Cette compagnie, aujourd’hui ſans poſſeſſions, ſans mouvement, ſans objet, ne peut pourtant pas être regardée comme abſolument détruite ; puiſque les actionnaires ſe ſont réſervés en commun le capital hypothéqué de leurs actions, & qu’ils ont une caiſſe particulière & des députés pour veiller à leurs intérêts. D’un autre côté, le privilège a été ſuſpendu, mais il n’a été que ſuſpendu ; & il n’eſt point compris au nombre des objets cédés au roi par la compagnie. La loi qui l’a établie ſubſiſte encore ; les vaiſſeaux qui partent pour les mers des Indes ne peuvent s’expédier qu’à la faveur d’une permiſſion délivrée au nom de la compagnie. Ainſi, la liberté accordée n’eſt qu’une liberté précaire ; & ſi les actionnaires demandoient à reprendre leur commerce, en offrant des fonds ſuffiſans pour en aſſurer l’exploitation, ils en auroient inconteſtablement le droit, ſans qu’il fût beſoin d’une loi nouvelle. Mais, à l’exception de ce droit apparent, qui dans le fait eſt comme non-exiſtant, par l’impuiſſance où ſont les actionnaires de l’exercer, tous leurs autres