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dont elle jouiſſoit dans ces deux colonies eût reçu la moindre atteinte.

Avec tant de moyens apparens de proſpérité, la compagnie s’endettoit tous les jours. Elle n’auroit pu ſe ſoutenir que par le ſecours du gouvernement. Mais depuis quelque tems le conſeil de Louis XV paroiſſoit enviſager avec indifférence l’exiſtence de ce grand corps. Il parut enfin un arrêt du conſeil, en date du 13 août 1769, par lequel le roi ſuſpendoit le privilège excluſif de la compagnie des Indes, & accordoit à tous ſes ſujets la liberté de naviguer & de commercer au-delà du cap de Bonne-Eſpérance. Cependant en donnant cette liberté inattendue, le gouvernement crut devoir y appoſer quelques conditions. L’arrêt qui ouvre cette nouvelle carrière aux armateurs particuliers, les aſſujettit à ſe munir de paſſeports qui doivent leur être délivrés gratuitement par les adminiſtrateurs de la compagnie des Indes ; il les oblige à faire leur retour dans le port de l’Orient, excluſivement à tout autre ; il établit un droit d’indult ſur toutes les marchandiſes provenant des Indes ; droit qui, par un ſecond arrêt du conſeil, rendu le 6