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& la compagnie opprimée, découragée, n’étoit plus rien à la mort inſtructive & terrible de Charles I.

Cromwel, irrité que les Hollandois euſſent été favorables aux malheureux Stuarts, & donnâſſent un aſyle aux Anglois qu’il avoit proſcrits ; indigné que la république des Provinces-Unies affectât l’empire des mers ; fier de ſes ſuccès ; ſentant ſes forces & celles de la nation à laquelle il commandoit, voulut la faire reſpecter & ſe venger. Il déclara la guerre à la Hollande.

De toutes les guerres maritimes dont l’hiſtoire a conſervé le ſouvenir, c’eſt la plus ſavante ; la plus illuſtre, par la capacité des chefs & le courage des matelots ; la plus féconde en combats opiniâtres & meurtriers.

Les Anglois eurent l’avantage, & ils le durent à la grandeur de leurs vaiſſeaux, que l’Europe a imitée depuis.

Le protecteur, qui donna la loi, ne fit pas pour les Indes tout ce qu’il pouvoit. Il ſe contenta d’y aſſurer le commerce Anglois, de faire déſavouer le maſſacre d’Amboine ; & de preſcrire des dédommagemens pour les deſcendans des malheureuſes victimes de