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Histoire philosophique

& le ministère : que toutes les fois qu’il y auroit un intermédiaire, les ordres donnés d’une part, & les représentations faites de l’autre, recevroient nécessairement en passant par les mains, l’impression de ſes vues particulières & de sa volonté personnelle ; en ſorte qu’il seroit toujours le véritable & l’unique administrateur de la compagnie : qu’un adminiſtrateur de cette nature, toujours sans intérêt, souvent sans lumières, sacrifieroit perpétuellement à l’éclat passager de son administration, & à la faveur des gens en place, le bien & l’avantage réel du commerce : qu’on devoit tout attendre au contraire d’une administration libre, choisie par les propriétaires, éclairée par eux, agissant avec eux, & loin de laquelle on écarteroit constamment toute idée de gêne & de contrainte.

Ces raiſons furent senties par le gouvernement. Il assura à la compagnie la liberté par un édit ſolemnel ; & l’on fit quelques réglemens pour donner une nouvelle forme à son administration.

Le but de ces institutions étoit, que la compagnie ne fût plus conduite par des hommes, qui souvent n’étoient pas dignes d’en