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tionnée. L’autel eſt au centre. Un ſeul monument de cette eſpèce avec les fortifications, & les myſtères & les richeſſes qu’il renferme, eſt plus propre à maintenir, à perpétuer une religion, que la multiplicité des temples & des prêtres diſpersés dans les villes, avec les ſacrifices, les cérémonies, les prières, les diſcours, qui par leur nombre, leur publicité, leur fréquente répétition, ſont exposés au rebut des ſens fatigués, au mépris de la raiſon clair-voyante, à des profanations dangereuſes, ou à un oubli, à un abandon que le clergé redoute encore plus que des ſacrilèges. Les prêtres de l’Inde auſſi ſages que ceux de l’Égypte, ont la politique de ne laiſſer pénétrer aucun étranger dans la pagode de Scheringham. À travers les fables qui enveloppent l’hiſtoire de ce temple, il y a apparence qu’un philoſophe ſavant qui pourrait y être admis, trouverait dans les emblèmes, la forme & la conſtruction de l’édifice, dans les pratiques ſuperſtitieuſes & les traditions particulières à cette enceinte ſacrée, des ſources d’inſtruction & des lumières ſur l’hiſtoire des ſiècles les plus reculés. Des pèlerins de l’Indoſtan y viennent