Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v2.djvu/452

Cette page n’a pas encore été corrigée
438
Histoire philosophique

cens, ſes armes victorieuſes ſur les rives, occidentales de l’Indus. On ignore quelle part ce conquérant & ſes deſcendans prirent aux affaires de l’Indoſtan. Il eſt vraiſemblable qu’elles ne les occupèrent pas beaucoup ; puiſqu’on voit, peu de tems après, les Patanes régner dans ce beau pays.

C’étoient des hommes agreſtes & féroces qui ſortis, par bandes, des montagnes du Kandahar, ſe répandirent dans les plus belles provinces de l’Indoſtan, & y formèrent ſucceſſivement pluſieurs dominations indépendantes les unes des autres.

Les Indiens avoient eu à peine le tems de ſe façonner à ce nouveau joug, qu’il leur fallut encore changer de maître. Tamerlan, ſorti de la grande Tartarie, & déjà célèbre par ſes cruautés & par ſes victoires, ſe montre à la fin du quatorzième ſiècle au Nord de l’Indoſtan, avec une armée aguerrie, triomphante & infatigable. Il s’aſſure lui-même des provinces ſeptentrionales, & abandonne à ſes lieutenans le pillage des terres méridionales. On le croyoit déterminé à ſubjuguer l’Inde entière, lorſque tout-à-coup il tourna ſes armes contre Bajazet, le vainquit,