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d’éclat au prince, que les magnificences du luxe le plus recherché.

Pendant que la Perſe ſortoit de ſes ruines par les différentes branches d’induſtrie qui s’établiſſoient de toutes parts, une colonie d’Arméniens, tranſférée à Iſpahan, portoit au centre de l’empire l’eſprit de commerce. Bientôt ces négocians, & ceux des naturels du pays qui ſavoient les imiter, furent répandus dans l’Orient, en Hollande, en Angleterre, dans la Méditerranée & dans la Baltique ; par-tout où les affaires étoient vives & conſidérables. Le Sophi s’aſſocioit lui-même à leurs entrepriſes, & leur avançoit des ſommes conſidérables, qu’ils faiſoient valoir dans les marchés les plus renommés de l’Univers. Ils étoient obligés de lui remettre ſes fonds aux termes convenus ; & s’ils les avoient accrus par leur induſtrie, il leur accordoit quelque récompenſe.

Les Portugais, qui s’apperçurent qu’une partie du commerce des Indes avec l’Aſie & avec l’Europe, alloit prendre ſa direction par la Perſe, y mirent des entraves. Ils ne ſouffroient pas que le Perſan achetât des marchandiſes ailleurs que dans leurs magaſins. Ils en