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relâcher. Les Hollandois, qui s’y établirent depuis, l’abandonnèrent en 1712, pour ne pas trop multiplier leurs poſſeſſions. Elle étoit déſerte, lorſque les François y abordèrent en 1720, & changèrent ſon nom de Maurice en celui d’iſle de France qu’elle porte encore.

Ses premiers colons vinrent de Bourbon. On les oublia pendant quinze ans. Ils ne formèrent, pour ainſi dire, qu’un corps-de-garde, chargé d’arborer un pavillon qui apprit aux nations que cette iſle avoit un maître. La compagnie, long-tems incertaine, ſe décida enfin à la conſerver ; & la Bourdonais fut chargé, en 1735, de la rendre utile.

Cet homme, depuis ſi célèbre, étoit né à Saint-Malo. À dix ans il s’étoit embarqué. Aucune conſidération n’avoit interrompu ſes voyages, & dans preſque tous il avoit fait des choſes remarquables. Les Arabes & les Portugais, prêts à s’égorger à Moka, s’étoient rapprochés par ſa médiation. Sa valeur éclata dans la guerre de Mahé. Il étoit le premier des François qui eut imaginé d’armer dans les mers des Indes. On le connoiſſoit également propre à conſtruire des vaiſſeaux, à