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Histoire philosophique

en vertu d’un tribut auquel il prétendoit que les François s’étoient anciennement ſoumis.

Dumas répondit que tant que les Mogols avoient été les maîtres de ces contrées, ils avoient toujours traité les François avec la conſidération due à l’une des plus illuſtres nations du monde, & qu’elle ſe faiſoit gloire de protéger à ſon tour ſes bienfaiteurs ; qu’il n’étoit pas dans le caractère de ce peuple magnanime d’abandonner une troupe de femmes, d’enfans, de malheureux ſans défenſe, pour les voir égorger ; que les fugitifs renfermés dans la ville étoient ſous la protection de ſon roi, qui s’honoroit ſur-tout de la qualité de protecteur des infortunés ; que tout ce qu’il y avoit de François dans Pondichery perdroit volontiers la vie pour les défendre ; qu’il lui en coûteroit la tête, ſi ſon ſouverain ſavoit qu’il eût ſeulement écouté la propoſition d’une redevance. Il ajouta qu’il étoit diſpofé à défendre ſa place juſqu’à la dernière extrémité, & que ſi la fortune lui étoit contraire, il s’en retourneroit en Europe ſur ſes vaiſſeaux. Que c’étoit à Ragogi à juger s’il lui convenoit d’expoſer à une deſtruction entière une armée, dont le plus grand bon-