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l’aveuglement d’une nation aſſez crédule pour n’être pas révoltée d’une déciſion ſi abſurde, réuſſirent à perſuader au cardinal de Fleury qu’il convenoit de protéger efficacement la compagnie des Indes. Ils engagèrent même ce miniſtre, plus habile dans l’art de ménager les richeſſes que dans celui de les multiplier, à prodiguer les bienfaits du roi à cet établiſſement. Le ſoin d’en conduire le commerce & d’en augmenter les forces, fut enſuite confié à pluſieurs ſujets d’une capacité connue.

Dumas fut envoyé à Pondichery. Bientôt il obtint de la cour de Delhy la permiſſion de battre monnoie ; privilège qui valut quatre à cinq cens mille francs par an. Il ſe fit céder le territoire de Karical, qui donna une part conſidérable dans le commerce du Tanjaour. Quelque tems après, cent mille Marattes firent une invaſion dans le Décan. Ils attaquèrent le nabab d’Arcate, qui fut vaincu & tué. Sa famille & pluſieurs de ſes ſujets ſe réfugièrent à Pondichery. On les reçut avec les égards qui étoient dus à des alliés malheureux. Ragogi Bouſſola, général du parti victorieux, demandoit qu’on les lui livrât. Il voulut même exiger douze cens mille livres,