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plus grands périls pour les défendre, l’amiral Anglois ne balança pas. Deux fois il attaqua les Portugais, & deux fois, malgré l’extrême infériorité de ſon eſcadre, il remporta la victoire. Cependant l’avantage que les vaincus tiroient de leur poſition, de leurs ports, de leurs fortereſſes, rendoit toujours la navigation des Anglois dans le Guzurate très-difficile. Il fallut ſe battre encore contre un ennemi opiniâtre, que ſes défaites ne rebutoient pas. On ne parvint à jouir de quelque tranquilité, qu’en l’achetant par de nouveaux combats & de nouveaux triomphes.

V. Liaiſon des Anglois avec la Perſe.

Le bruit de ces éclatans ſuccès, contre une nation qui, juſqu’alors, avoit paſſé pour invincible, pénétra juſqu’à la capitale de la la Perſe.

Cette vaſte région, ſi célèbre dans l’antiquité, paroît avoir été libre dans ſa plus ancienne forme de gouvernement. Sur les ruines d’une république corrompue, s’éleva la monarchie. Les Perſes furent long-tems heureux ſous cette forme d’adminiſtration ; les mœurs étoient ſimples comme les loix. À la fin, l’eſprit de conquête s’empara des ſouverains. Alors, les tréſors de l’Aſſyrie, les