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rient. Cette indifférence produiſit une circonfpection qui dégénéra bientôt en foibleſſe. Cependant le courage de ces inſulaires ſe ſoutint mieux au Coromandel & au Malabar.

IV. Démêlées des Anglois avec les Portugais.

Ils avoient formé des comptoirs à Mazulipatnam, à Calicut, en pluſieurs autres ports, & même à Delhy. Surate, le plus riche entrepôt de ces contrées, tenta leur ambition en 1611. On étoit diſposé à les y recevoir ; mais les Portugais déclarèrent, que ſi l’on ſouffroit l’établiſſement de cette nation, ils brûleroient toutes les villes de la côte, & ſe ſaiſiroient de tous les bâtimens Indiens. Ce ton en impoſa au gouvernement. Midleton, déchu de ſes eſpérances, fut réduit à ſe retirer de devant la place, à travers une nombreuſe flotte, à laquelle il fît plus de mal qu’il n’en reçut.

Le capitaine Thomas eſt arriva l’année ſuivante dans ces parages avec de plus grandes forces. Il fut reçu à Surate ſans contradiction. Les agens qu’il portoit avoient à peine commencé leurs opérations ; qu’on vit paroître un redoutable armement, ſorti de Goa. Réduit à l’alternative de trahir les intérêts qu’on lui avoit confiés, ou de s’expoſer aux