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veau le fisc. En 1661, les impositions montèrent à 84 222 096 livres : mais les dettes absorboient 52 377 172 livres. Il ne ressort par conséquent pour les dépenses publiques que 31 844 924 liv. Somme évidemment insuffiſante pour les besoins de l’état. Telle étoit la situation des finances, lorsque l’administration en fut confiée à Colbert.

Ce ministre, dont le nom est devenu si fameux chez toutes les nations, porta en 1683, qui fut la dernière année de sa vie, les revenus du monarque qu’il ſervoit à 116 873 476 livres. Les charges ne montoient qu’à 23 375 274 livres. Il entroit par conſéquent dans les coffres du roi 93 498 202 livres. L’argent valoit alors 28 livres 10 sols 10 deniers le marc. On est réduit à regretter que la funeste passion de Louis XIV pour la guerre, que son goût désordonné pour toutes les dépenses qui avoient de l’éclat, aient privé la France d’une partie des avantages qu’elle pouvoit se promettre d’un si grand administrateur.

Après la mort de Colbert, les affaires retombèrent dans le chaos, d’où son application & ses talens les avoient fait sortir. La