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avoient entaſſés, & ils furent bannis du royaume, où jamais ils n’auroient du être admis. Après leur expulſion, les états généraux, qui ordonnoient les ſubfides, ſe chargèrent d’en faire la levée ; & cet arrangement continua juſqu’à Charles VII, qui le premier ſe permit d’établir un impôt ſans le conſentement de la nation, & qui s’appropria le droit de les faire tous percevoir par ſes délégués.

Sous le règne de Louis XII, le revenu public, qui s’étoit accru par degrés, fut porté à 7 650 000 livres. Le marc d’argent valoit alors onze livres, & le marc d’or cent trente. Cette ſomme repréſentoit trente-ſix de nos millions actuels.

À la mort de François I, le fiſc recevoit 15 730 000 livres. À quinze francs le marc d’argent & à cent ſoixante-cinq le marc d’or : c’étoit cinquante-ſix de nos millions. Sur cette ſomme, il faiſoit prélever 60 416 livres 3 fols 4 deniers pour les rentes perpétuelles créées par ce prince, & qui au denier douze repréſentoient un capital de 725 000 livres. C’étoit une innovation. Ce n’eſt pas que quelques-uns de ſes prédéceſſeurs n’euſſent connu la funeſte reſſource des emprunts :